Vendredi 08 Novembre 2024

Une menace pour la biodiversité et l’écosystème régional

Le projet de réhabilitation des aires protégées (AP), financé par le PNUD, la FAO, l’UEMOA et le gouvernement, a été suspendu provisoirement après des violences survenues vendredi et samedi dans la ville de Mango (592km de Lomé) qui ont fait 5 morts.

Le chef de l’Etat a pris cette décision lors d’une réunion de crise. Les autorités vont attendre les conclusions de l’enquête judiciaire diligentée après les incidents et entamer des discussions avec les résidants sur la nécessaire protection de la nature.

Le projet est réalisé dans plusieurs localités de la région septentrionale et couvre une superficie de plus 179.000 hectares. Mais les habitants des 38 villages concernés estiment que la protection de la faune les privera de leurs activités agricoles et qu’ils risquent l’expulsion.

Dans la réserve de faune Oti-Mandouri et le Parc national de la Kéran adjacent, les limites des AP ne sont pas respectées et les communautés locales les ont envahies pour cultiver, faire paître du bétail et installer des villages, détruisant les habitats avec une exploitation non durable. 

Les conflits entre la faune, les paysans et les éleveurs s’aggravent, exacerbés par la pression supplémentaire qu’exercent les populations transhumantes et leur bétail, ainsi que les changements climatiques. 

La faune autrefois abondante de ces deux AP, dont le regroupement forme le complexe Oti-Kéran-Mandouri (OKM) a en grande partie disparu.

Cette situation menace la biodiversité de l’écosystème régional, car ces sites font partie de corridors traditionnels de migration des éléphants et autres grands mammifères. 

Il s’est avéré important de renverser les tendances en rétablissant une aire protégée tout en aidant les communautés riveraines à lancer des activités de gestion des ressources naturelles et de nouvelles activités génératrices de revenus durables.

 

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